Carnivorisme et souffrance animale - 14/08/2013
On ne devrait plus fermer les yeux ! Etre végétarien ou végétalien devrait être un devoir moral...
Article du magazine Nexus : (Juillet-Août 2013)
« J'ai honte d'avoir été végétarien pendant cinquante ans ! »
Cette déclaration du chercheur en sciences cognitives Stevan Hanard, de l'université du Québec, a jeté un froid lors d'un colloque sur la condition animale organisé en mai dernier par la société philosophique du Québec.
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Intitulé « Animaux: conscience, empathie et justice », ce colloque proposait de réfléchir au regard de la philosophie sur la condition animale. Il était naturel que figure parmi les intervenants ce militant du végétarisme notoire qu'est Stevan Hanard. Végétarien depuis l'âge de 17 ans, végétalien depuis trois ans, il écrivait encore en 2012 un brillant
plaidoyer intitulé « Luxe, nécessité, souffrance: pourquoi je ne suis pas carnivore» dans la revue Québec humaniste, plaidoyer dans lequel il n'hésitait pas à parler de psychopathie à propos du carnivorisme !
A présent, le scientifique semble vouloir passer la vitesse supérieure. Sa conférence au colloque de Montréal l'atteste: «Pendant cinquante ans, je me suis permis de croire que je n'avais pas à convaincre les gens. j'ai même honte d'avoir répondu "vive la liberté" à des gens qui me demandaient si ça me gênait qu'ils mangent
de la viande. Tout ce que j'ai dit était de l'hypocrisie. Je le vois clairement maintenant et je veux compenser tout ça. »
Âgé de 68 ans, plutôt que d'écrire des livres et de couler une retraite paisible, Stevan Hanard a choisi de mettre toute son énergie d'activiste (que d'aucuns trouveront impressionnante pour un végétalien...) à aider ses semblables à sortir du déni et de l'ignorance qui, selon lui, expliquent, avant même de parler de psychopathie, le
comportement carnivore. En plus de sa puissante rhétorique, il n'hésite à pas faire appel, lors de ses présentations, à un kill counter, qui fait défiler en temps réel, devant les yeux de l'auditoire, le nombre d'animaux sacrifiés à chaque instant. « j'étais végétarien, mais j'avais mis de côté la vraie question de base: est-ce vraiment nécessaire de faire ces choses cruelles aux animaux ? » explique le chercheur.
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Ses travaux sur la cognition humaine l'amènent aujourd'hui à considérer que le langage est la clé qui permet de comprendre la force de cette croyance, inscrite en nous, que l'animal ne souffre pas. « Si ces animaux-là parlaient, on n'en serait pas là », conclut-il.
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Même souffrance, mêmes cris. Le discours de Stevan Hanard n'est pas sans rappeler celui, tout aussi bouleversant, de l'ex-vice-président de la Citizen Bank, Philip Wollen (photo à gauche), végan également, qui déclarait en mai 2012 lors d'un débat pro/anti véganisme en Australie:
« Les animaux doivent être hors du menu, car ce soir ils hurlent de terreur dans l'abattoir, dans des caisses et des cages. vils et ignobles goulags de désespoir. j'ai entendu les cris de mon père mourant alors que son corps était ravagé par le cancer qui l'a tué. Et j'ai réalisé que j'avais entendu ces cris avant. Dans l'abattoir,
les yeux poignardés et les tendons tailladés sur le bétail expédié au Moyen-Orient, et la baleine mère mourante, appelant son petit pendant qu'un harpon japonais explose dans son cerveau. Leurs cris étaient les cris de mon père. j'ai découvert que quand nous souffrons, nous souffrons égaux. Et dans sa capacité de souffrir, un chien est un cochon, est un ours, est un garçon. La viande est le nouvel amiante, plus meurtrière que le tabac. »
Et Wollen de conclure : « Si les abattoirs avaient des parois de verre, nous n'aurions pas besoin de ce débat. »
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Si les propos de wollen ou Hanard paraissent excessifs, voire liberticides à certains, il est intéressant de constater que de plus en plus de philosophes et de scientifiques questionnent la légitimité de l'un des piliers de notre civilisation qu'est l'exploitation animale. Et comme disait Victor Hugo, cité par wollen dans son allocution : « Il n'y a rien
de plus puissant qu'une idée dont l'heure est venue. »
Mon avis : (C.M.)
Même si cela peut paraître liberticide, cela en réalité ne l'est pas de dire que les personnes ne devraient plus consommer de chair animale, en regard justement de la liberté dont sont privés les animaux qui souffrent terriblement, juste pour le plaisir gustatif des populations. Très souvent, les végétariens et encore plus les végétaliens provoquent
une forte intolérance d'autrui, et pourtant, en toute objectivité, ce sont les végétariens qui devraient être intolérants en regard de ceux qui ne respectent pas la Vie. Bien entendu, ce n'est pas ce que je conseille, mais celui ou celle qui a un régime carné devrait courageusement ouvrir les yeux et comprendre la souffrance qu'il engendre en consommant des produits animaux. Ce n'est, bien entendu, loin d'être évident lorsque les habitudes sont installées (j'ai dû moi-même faire cette démarche il y a plus de
20 ans), et pourtant, cela me paraîtrait être un devoir moral que d'agir ainsi, et tout à l'honneur de ceux et celles qui feraient cette démarche. De toute façon, les surfaces agricoles gigantesques pour nourrir les animaux (au détriment de ceux qui meurent de faim), et couvrir l'explosion de la consommation de viande un peu partout dans le monde (dont les pays émergents), aura bientôt un frein d'arrêt, vu l'augmentation des populations. Il serait bien plus vertueux que chacun prenne conscience de son offense
à la Vie, plutôt que la situation ne l'y oblige.
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