Documentaire : Les damnées du Low Cost - 28/05/2014
Que se cache-t-il derrière nos vêtements ? Une réalité mise en lumière sur France 5...
Article de france5.fr :
Il y a un an, le 24 avril 2013, à Dacca au Bangladesh, le Rana Plaza, un immeuble dans lequel travaillaient 4 000 ouvriers du textile, s'effondrait. Menant l'enquête sur les circonstances du drame, Anne Gintzburger et Franck Vrignon s'intéressent également à ses causes et à ses conséquences.
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Tel un château de cartes, le Rana Plaza s'est effondré sur lui-même. Huit étages soufflés. Dans l'enchevêtrement des gravats, les sauveteurs ont retrouvé les corps de plus d'un millier de victimes. Nayla Ajaltouni, coordinatrice du collectif Ethique sur l'étiquette, et Antonio Manganella, chargé de la responsabilité sociale des entreprises au sein
du Comité catholique contre la faim et pour le développement (CCFD-Terre Solidaire), se sont rendus plusieurs mois après le drame dans la capitale bangladaise pour enquêter. Parmi les clients étrangers de l'usine, ils pointent trois groupes français. « Auchan et Camaïeu, précise Nayla Ajaltouni, ont reconnu qu'une partie de leur production était sous-traitée de manière illégale. […] Il y a aussi la marque Carrefour, dont on a retrouvé des étiquettes dans les décombres. » Depuis deux décennies, rappelle Anne Gintzburger,
les ateliers de confection se sont multipliés au Bangladesh, faisant du pays le deuxième exportateur textile du monde derrière la Chine.
Vers la fin d'une course au profit effrénée ?
La veille du drame, les employés du Rana Plaza, des femmes en majorité, sont évacués après la détection de fissures sur des colonnes porteuses. Alertés par des ouvriers, des journalistes ont été éconduits par Sohel Rana, le propriétaire de l'usine, qui a été depuis arrêté. Le lendemain, il a exigé la reprise du travail, promettant le licenciement
aux absents. Sur les 1 500 ouvriers blessés, un grand nombre d'entre eux l'ont été très grièvement. Amputée d'une jambe et condamnée au fauteuil roulant, la jeune Rehana Akhter, qui poursuit sa convalescence dans un centre de réadaptation, sait que son handicap l'empêchera de travailler de nouveau. « En une journée, on devait faire 1 500 pièces, on devait tenir ce rythme », raconte-t-elle. Des cadences infernales pour un salaire d'environ 60 euros par mois – quatre fois moins qu'en Chine. C'est pour obliger les
commanditaires étrangers à assumer leurs responsabilités que des associations comme Ethique sur l'étiquette ou CCFD-Terre solidaire ont entrepris de recenser les enquêtes en cours portant sur le respect des droits des ouvriers et leurs conditions de travail au Bangladesh. « Les marques [françaises ou européennes] sont responsables parce qu'elles entretiennent finalement un système, souligne Antonio Manganella. […] Aujourd'hui, les normes internationales sont claires : une entreprise est obligée de vérifier que
dans toute sa chaîne d'approvisionnement il n'y a pas de violations aux droits de l'homme et aux droits des travailleurs. » Depuis la tragédie du Rana Plaza, l'avocate bangladaise Sara Hossein a décidé d'engager un bras de fer contre les multinationales afin d'obtenir réparation pour les victimes. Ailleurs, les choses commencent aussi à bouger. L'Europe menace ainsi de revenir sur les privilèges douaniers accordés au Bangladesh pour ses exportations. Convoquées à Genève par l'Organisation internationale du travail,
une centaine de multinationales ont été invitées à signer un accord prévoyant l'organisation d'inspections dans les 4500 usines textiles du pays. Une première mission d'audit, financée par les institutions européennes, a déjà été confiée au Dr Taufiqul Anwar de l'Université de technologie de Dacca. En France, porté par trois députés PS et EELV, un projet de loi rendant les donneurs d'ordre responsables de leurs filiales et de leurs sous-traitants pourrait également être examiné au printemps à l'Assemblée nationale.
Des avancées pleines d'espoir pour les survivants du Rana Plaza, qui n'ont, à ce jour, reçu aucune indemnisation…
Christine Guillemeau
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Documentaire de 52 minutes.
Auteures : Anne Gintzburger et Anne-Sophie Le Conte
Réalisation : Franck Vrignon
Production : Chasseur d'étoiles, avec la participation de France Télévisions.
Année : 2014
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Mon avis : (C.M.)
Nous sommes tous responsables de ce qu'est devenu ce monde, un monde marchand esclavagiste dirigé par les entreprises. C'est le peuple qui achète, qui vote pour des politiques qui travaillent pour la plupart main dans la main avec ces grands groupes industriels qui font tourner une économie mondialisée, mettant en esclavage des millions d'ouvriers
à travers le monde, sous-payés et exploités jusqu'à leurs morts. Certes, il n'est pas facile aujourd'hui de consommer de façon responsable, tellement chacun est lié au peu de moyens qu'il a. C'est pour cela qu'il me paraît essentiel de se tourner vers une vie plus simple, avec des valeurs basés sur l'intérieur plutôt que sur l'extérieur. Par exemple, la majorité des publicités que vous regardez sur votre téléviseur sont mensongères et trompeuses. Elles montrent l'aspect bien entendu le plus flatteur, en cachant
derrière la misère sous des paillettes de promesses et de bonheur futile. Vous ne serez jamais heureux en cherchant le bonheur à l'extérieur de vous-même, et vous le savez, vous l'avez constaté à maintes reprises. En cultivant les vertus de son intériorité, on s'affranchit progressivement du futile et de l'inutile. Je ne dis pas que la technologie n'a pas apporté son lot de confort, bien entendu, mais consommée à outrance, et aux dépends de la souffrance d'autrui, elle devient toxique pour tout un pan qui ne
devrait plus être ignoré : humain et environnemental. A ce propos, et tout le monde le sait aujourd'hui, cette planète ne pourra pas encore bien longtemps supporter sa surexploitation de matières premières, et là encore, une prise de conscience responsable et individuelle est nécessaire. Si nous souhaitons un monde meilleur, améliorons notre propre monde intérieur. Pour aller plus loin sur la notion du travail, une de mes analyses ici.
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